Dans les coulisses de l’atelier Bien-être et créativité

Chaque mercredi après-midi, l’atelier Bien-être et créativité se déroule à l’AQPA avec la contribution du Centre de ressources éducatives et pédagogiques (CREP). Sa particularité? Il propose un terrain d’expression autre que la parole. «L’art est très visuel, il n’a pas besoin de mots et constitue un langage universel. Les membres peuvent donc expérimenter de nouvelles formes d’expression», nous explique Noémie Sauvageau, enseignante en intégration sociale et animatrice de l’activité.

Chaque atelier démarre avec des exercices en musique pour favoriser un état de relaxation propice à l’expression artistique. Deux activités au choix sont ensuite proposées, tels que le dessin et la sculpture à l’argile. Pour Noémie Sauvageau, l’objectif est de «répondre aux affinités de chaque membre tout en respectant son rythme.» De nouvelles approches immersives sont également proposées durant la session. Lors de notre visite, les membres étaient par exemple invités à fermer les yeux en début d’activité pour mieux ressentir leurs mouvements.

Un atelier qui permet de pratiquer la motricité

Si l’aphasie affecte la parole, elle a également un impact sur la motricité. L’atelier Bien-être et Créativité intervient ainsi sur ce volet tout en complétant nos activités axées sur la communication verbale. Depuis qu’elle anime cet atelier, Noémie Sauvageau a pu constater des progrès significatifs chez nos membres : «Chaque technique, de la sculpture au coloriage, va nous permettre de pratiquer la motricité de façon différente. À travers ces différents exercices, j’observe beaucoup de progression au niveau de la motricité fine chez les membres. Ces progrès peuvent par exemple s’effectuer grâce à des exercices de coloriages dans plusieurs zones.»

Un atelier composé d’habitués…

L’atelier compte plusieurs habitués de longue date, dont Jean-Claude, membre de l’AQPA depuis une dizaine d’années. Sa main gauche a perdu une partie de sa motricité depuis son AVC. Pourtant, il effectue des coloriages complexes: «J’aime travailler les détails. Cela me donne l’occasion de pratiquer la motricité de ma main que je n’utilise pas souvent, et de faire des activités que je n’ai pas l’occasion de faire depuis mon accident», commente-il. Avant de conclure: «Cet atelier me permet aussi de me faire de nouveaux amis». Parmi eux, Cong se tient en face de Jean-Claude. Il est membre de l’AQPA depuis une quinzaine d’années.

… Toujours heureux d’accueillir de nouveaux membres

Entre deux ajustements sur sa sculpture, Cong fixe sa main du regard – celle-ci fait le symbole de la paix et de l’amour. Intrigués, nous l’invitons à commenter son œuvre. «Je fais une main en argile qui représente le symbole peace and love. J’aime faire de nouvelles expérimentations en utilisant l’art», nous éclaire-t-il de sa voix douce et posée. Cette clarification effectuée, il revient sur son expérience à l’AQPA: «Ici, les professeurs et le personnel nous comprennent et sont patients. Ce n’est pas toujours le cas à l’extérieur». Cong adresse enfin un dernier message aux personnes aphasiques qui hésiteraient à se rendre à l’AQPA: «Venez et sortez de la maison, c’est très important. Ici, on crée des amitiés et des œuvres d’art.»