vieillir en santé - entrevue - AQPA

Vieillir en santé, les conseils de notre infirmière consultante

Comment vieillir en santé?

Louise Francoeur, infirmière consultante à l’AQPA, animera au printemps prochain un atelier sur comment vieillir en santé (information à venir sur le prochain calendrier). Dans cette entrevue, elle explore l’importance de la santé chez les aînés et nous livre de précieux conseils.

AQPA : Quelle est l’importance de la santé mentale pour vieillir en santé?

Louise F. : La santé dans son ensemble ne se limite pas à la santé physique. C’est un état complet qui inclut également le bien-être psychologique. Les personnes âgées ne sont pas épargnées par les problèmes de santé mentale. Les troubles anxieux et la dépression sont très fréquents chez les aînés, représentant une cause majeure de suicide. Cela peut découler de difficultés d’adaptation, de pertes, de deuils et de changements. Contrairement à l’image un peu rigide que l’on peut avoir des personnes âgées, ces dernières doivent souvent faire face à de nombreuses adaptations après la retraite. Les personnes aphasiques doivent quant à elles réapprendre à vivre avec des handicaps importants. Dans ce contexte, la santé mentale est un enjeu majeur.

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AQPA : Quels seraient tes conseils pour entretenir notre santé mentale?

Louise F. : Tout comme pour la santé en général, l’exercice physique est essentiel. Lorsque nous faisons de l’exercice, des endorphines atteignent notre cerveau, entraînant des transformations chimiques bénéfiques. Il est important de fixer des objectifs réalistes adaptés aux capacités de chacun. Pas besoin de viser un marathon, marcher régulièrement est déjà une excellente habitude.

AQPA : Est-il plus difficile pour les personnes âgées de changer leurs habitudes de vie?

Louise F. : Ce n’est pas seulement difficile ; c’est un défi. Les personnes âgées ont souvent plus de temps, mais doivent apprendre à l’organiser tout en ayant la volonté de changer. Il faut aussi se concentrer sur des objectifs facilement applicables. Par exemple, beaucoup d’aînés pratiquent le yoga sur chaise, une activité facile à faire chez soi, même avec des problèmes d’équilibre. L’objectif est de réaliser des exercices simples et concrets qui améliorent le quotidien, tout en visant une certaine constance dans le temps. Briser l’isolement est également fondamental, que ce soit par la participation à des activités sociales dans des organismes communautaires, comme l’AQPA ou Projet Changement, ou en explorant les loisirs dans son quartier.

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AQPA : Y a-t-il des exercices physiques particulièrement recommandés pour les seniors ?

Louise F. : Il existe plusieurs types d’exercices importants. D’abord, les exercices physiques, comme le Tai Chi. Ils améliorent l’équilibre et préviennent les chutes, qui sont un problème majeur chez les personnes âgées. Il existe aussi des programmes comme le Programme Pied, spécifiquement conçus pour prévenir les chutes. Ensuite, une bonne posture, notamment en s’asseyant correctement, aide à entretenir la ceinture abdominale.

AQPA: As-tu des conseils en matière d’alimentation ?

Louise F. : Le régime méditerranéen est fortement recommandé. Docteur Juneau, directeur scientifique de l’Institut de cardiologie, a étudié ce régime, tant pour les personnes souffrant de problèmes cardiaques que pour le grand public. Ce régime ressemble au guide alimentaire canadien, qui divise l’assiette en plusieurs portions : une moitié pour les légumes et les fruits, un quart pour les grains et un quart pour les protéines. Il met également l’accent sur l’utilisation d’huiles, notamment l’huile d’olive. Pour la santé cognitive, le régime MIND (Mediterranean-DASH Intervention for Neurodegenerative Delay), est également intéressant. Celui-ci combine le régime méditerranéen et la diète DASH, cette dernière vise la diminution de la tension artérielle. Lorsque l’on change ses habitudes d’alimentation, il est enfin essentiel de progresser par étapes. À moins d’être diabétique et de devoir changer d’alimentation rapidement, cela doit se faire progressivement.

AQPA: D’un point de vue économique, comment faire baisser la facture lorsqu’on a un budget limité ?

Louise F. : Pour les protéines, il n’est pas nécessaire de consommer de la viande rouge, qui peut être coûteuse. On peut opter pour du tofu, des légumineuses, des œufs ou d’autres sources de protéines abordables. Concernant les fruits et légumes, privilégier les options congelées peut être plus économique.

AQPA : En mai dernier, tu as présenté un atelier « Vivre pleinement jusqu’à la mort ». Peux-tu nous en parler et donner un conseil pour atteindre cet objectif ?

Louise F. : Tout d’abord, il est essentiel de ne pas avoir peur d’aborder la question de la mort. Cela ne signifie pas y penser constamment, mais plutôt d’y réfléchir de temps en temps avant de lâcher prise. À 40 ans, on a encore une longue espérance de vie. Personnellement, j’ai eu 70 ans en juin, et je me demande ce que je ferai avec le temps qui me reste. Il est important de briser le tabou qui entoure ce sujet, en particulier chez les personnes âgées. Beaucoup souhaitent en parler, mais ont peur de ce que cela signifie. Parler de la mort ne doit pas être un sujet à éviter ; c’est en l’abordant que l’on peut mieux profiter de la vie.

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